Malik Bentalha est un jeune prodige sur lequel il faut s’attarder. Intronisé dans la cour des humoristes par Jamel Debouze himself, Malik Bentalha a fait ses gammes au Jamel Comédie Club puis en première partie du spectacle Tout sur Jamel à travers toute la France. Dans son spectacle Malik se la raconte à la Comédie de Paris, il raconte son histoire avec une énergie débordante et un naturel désarmant. On apprécie sa personnalité, son aisance sur scène et la complicité qu’il établit avec son public tout au long du spectacle. Malik Bentalha ne surjoue pas, il joue tout simplement avec beaucoup de talent. Voici l’interview que nous avons réalisé avec celui qui a les pieds sur terre et un bel avenir devant lui.
Tu as été repéré par Jamel au Comédie Club il y a trois ans. Est-ce que Jamel était un modèle pour toi avant de commencer ta carrière?
Bien sûr, Jamel a ouvert la voie à beaucoup de jeunes humoristes en devenir qui ne pensaient pas que ce métier était accessible. Surtout des jeunes issus de l’immigration. En le voyant bosser sur Canal +, monter ses spectacles, on s’est dit qu’on pouvait le faire nous aussi. Après, Jamel est devenu un pote, c’est une personne de très bon conseil qui me fait gagner du temps.
Tu as fait le cours Florent, est-ce que tu voulais vraiment en faire ton métier ou c’était juste une passion?
Quand je suis arrivé au cours Florent, je voulais d’entrée faire mon spectacle. Le cours Florent c’était un peu un prétexte pour rassurer mes parents parce que c’est dans un cadre scolaire avec les cours, les profs. Je pouvais pas dire à mes parents je monte à Paris et on va voir. J’en garde un bon souvenir, ça m’a permis de découvrir des auteurs et des pièces que je connaissais pas forcément. J’écrivais en parallèle les premières vannes du spectacle.
Peux-tu nous parler de ton autre passion, le foot?
Ah le foot c’est un petit peu l’histoire de ma vie. Je suis un passionné, un fou de foot depuis tout petit. Mon papa était passionné, ça vient surement de là. J’en ai fait très longtemps et je me renseigne encore aujourd’hui sur les matchs, surtout le PSG.
Pourquoi avoir choisi ce titre de spectacle « Malik se la raconte »?
Une journaliste m’a demandé si c’était pas le ‘je me voyais déjà…’ des années 2010, j’ai bien aimé l’image. C’est un titre à contre emploi, car je ne me la raconte pas, je raconte mon histoire. On voit que j’ai un côté un peu loser dans le spectacle, c’est un peu une manière de dire arrêtons de se prendre au sérieux.
Tu dialogues beaucoup avec ton public pendant ton spectacle, est-ce que tu aimes improviser pour que le spectacle soit différent à chaque fois?
Bien sûr, j’adore improviser! Tous les soirs avec mon metteur en scène Mohamed Hamidi, on se laisse des espaces d’improvisation dans le spectacle. En fonction des impros qui marchent, il nous est arrivé d’en garder et d’en faire des sketchs. Il y a toujours l’adrénaline de l’inconnu, on sait pas ce qui va se passer. L’impro ça marche car les gens sentent que ça se passe à l’instant T et ils ont l’impression de vivre un moment unique et j’adore ça.
As-tu un conseil à donner à des jeunes qui voudraient monter sur scène?
Faire ça à 100%, si tu hésites encore et que t’es 60% dans les études pour faire un boulot par la suite et 40% tu essaies des trucs sur scène, je pense que tu peux pas être concentré pleinement. Il faut prendre conscience que la scène c’est un métier à part entière donc il faut tout lâcher pour ça. Si tu n’y vas pas à 100%, la réussite en sera proportionnelle.
Tu as déjà tourné dans deux films, est-ce que ça te plairait de développer ta carrière au cinéma?
non 19 films!(rires) La scène m’a apporté justement ces deux films. Ce qui est bien avec la scène c’est que tu peux toucher à tous les corps de métier, tu peux faire de la radio, de la tv, du cinéma. Le cinéma c’est la suite logique. Tous les humoristes d’aujourd’hui sont passés par là. Le cinéma, ça fait rêver. La scène, on est un petit peu les ouvriers et ceux qui bossent dans le cinéma c’est les cadres. Je ne veux surtout pas lâcher la scène si un jour j’ai la chance de faire du cinéma. Jamel, Gad pourraient faire que du cinéma, mais ils ont besoin de ce contact avec le public, c’est important d’avoir des gens autour de nous. Après le spectacle, tu rencontres les gens, tu fais des photos, c’est le charme de la scène.
Tu es très actif sur les réseaux sociaux, tu penses qu’aujourd’hui les artistes doivent rester connectés au public?
Oui bien sûr. Le fait d’être accessible ça a des bons et des mauvais côtés, plus des bons côtés. T’es proche de ton public, si l’artiste met trop de distance avec son public pourquoi le public irait payer sa place, prendre une nounou, garer la voiture pour venir voir ton spectacle? J’ai rencontré des gens terre à terre, j’ai eu peur au début parce que quand tu rencontres des personnes qui t’ont donné envie de faire ce métier, tu peux être vite dégouté.
Tu as fait de la radio pour Europe 1, est-ce que tu aimerais renouveler l’expérience?
Je vais en refaire, j’ai arrêté pour me consacrer à la rentrée du spectacle, je voulais réécrire de nouvelles choses avec Mohamed Hamidi, j’avais besoin d’un nouveau souffle et comme je suis bien reparti, je vais surement revenir sur Europe 1. Ça me plait la radio.
As-tu un rituel avant chaque spectacle?
heu je tue un mouton..(rires) Je fais une petite prière comme tous les artistes généralement.
Comment fais-tu pour rester en forme avec 5 représentations par semaine en moyenne?
C’est facile, c’est beaucoup de jus d’abricot et du jazz une fois par jour.(rires) Je fais un peu de sport, je fais de la course à pied. Je mange équilibré, je fume pas, je bois pas, c’est une bonne hygiène de vie…
Que peut-on te souhaiter pour 2013?
Des salles remplies avec des gens qui prennent autant de plaisir que moi.
Merci Malik!
Spectacles du Mardi au Samedi à 21h30 à la Comédie de Paris. Réservations ici.
Le 4 et 5 octobre 2013 au Bataclan.
Cette interview a été réalisée en partenariat avec le site Beclutchh
Crédit photo: La Patronne